La construction du temple Saint-Martin
Il existait, à l’emplacement de l’édifice, une église médiévale dédiée à Saint-Martin. Mentionnée à la fin du XIIIᵉ siècle, elle occupait le centre d’un bourg du même nom.
Peu à peu, au cours du XVIᵉ siècle, le luthéranisme s’impose comme religion d’État. Pour couronner cette politique religieuse, Frédéric Iᵉʳ de Wurtemberg ordonne à la fin du siècle la construction d’un nouvel édifice, plus vaste que le précédent. Il charge son architecte Heinrich Schickhardt (1558-1635) de la réalisation de ce projet qu’il veut ambitieux.
Heinrich Schickhardt est l’architecte wurtembergeois majeur de la Renaissance. Il est surnommé le « Léonard Souabe » à cause des remarquables installations techniques (moulins, ponts, machines hydrauliques…), dont il dote le Pays de Montbéliard et le Wurtemberg. On lui doit la ville de Freudenstadt en Forêt Noire, le faubourg de Besançon à Montbéliard, une multitude d’églises et de bâtiments civils (collèges, palais…), des jardins, etc. qu’il énumère à la fin de sa vie dans un inventaire.
Il conçoit le temple Saint-Martin après un voyage en Italie (1599-1600), dont il revient inspiré. C’est lui qui, par exemple, introduit l’ordre toscan en Wurtemberg, ordre inconnu jusque-là en terre germanique. La première pierre du temple est posée en mars 1601, tandis que le gros œuvre et la charpente sont achevés en 1604. Les aménagements intérieurs (tribune, plafond, ornementation) durent jusqu’à la fin de 1607. La dédicace a lieu le 18 octobre 1607, en l’absence du prince Frédéric.
Seule la haute tour de pierre initialement prévue au-dessus du chevet n’a pas été réalisée pour des raisons techniques et financières. Le temple ne sera doté d’un clocher qu’en 1677, en pleine conquête française.
Lors du rattachement à la France du comté de Montbéliard, le temple Saint-Martin est rebaptisé « Temple de la Raison ». Au XIXᵉ siècle, il est complètement réaménagé intérieurement par l’architecte montbéliardais Frédéric Morel-Macler .
